- surseoir
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1 ♦ V. tr. dir. Vx Remettre pour un temps. ⇒ 2. différer, suspendre; surséance.2 ♦ V. tr. ind. (1636) Dr. ou littér. SURSEOIR À : attendre l'expiration d'un délai pour procéder à. ⇒ 2. différer, reculer, remettre. Surseoir à l'exécution, au jugement, aux poursuites. Il venait « me prier de surseoir à la publication de certain livre » (A. Gide).⊗ CONTR. Avancer.Synonymes :- ajourner- reculer- remettre- renvoyer- reportersurseoirv. tr. indir. (N.B. Surseoir n'a pas de formes en -ie- et -ey-, et garde le e de l'infinitif au futur et au conditionnel.) DR ou litt. Surseoir à: remettre à plus tard, différer. Surseoir à une exécution.⇒SURSEOIR, verbe trans.Littér. ou domaine jur. Suspendre momentanément une affaire; interrompre une procédure; remettre quelque chose à plus tard, différer quelque chose.A. — Empl. trans., vieilli. Les juges peuvent (...) surseoir l'exécution des poursuites, toutes choses demeurant en état (Code civil, 1804, art. 1244, p. 224).B. — Empl. trans. indir. Surseoir à + compl. Surseoir à statuer; surseoir à l'exécution. Après les avoir béatifiés [les bienheureux], pour leurs vertus, l'Église a sursis — et pour longtemps sans doute — à les promouvoir à la souveraine dignité de saints (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 145). Ordre au lieutenant de Saint-Avit (...) de surseoir à son départ jusqu'à l'arrivée du capitaine Morhange (BENOIT, Atlant., 1919, p. 53).C. — Empl. abs. On me conseille de surseoir, de ne pas attendre. Cependant le temps se passe (MICHELET, Journal, 1846, p. 910). Si une question préjudicielle s'élève sur le domicile, le Conseil général surseoit (BACQUIAS, Cons. gén. et cons. arrondiss., 1934, p. 50).Prononc. et Orth.:[
], (il) sursoit [-swa]. Att. ds Ac. dep. 1718. Conjug.: ind. prés. je sursois, tu sursois, il sursoit, nous sursoyons, vous sursoyez, ils sursoient, imp. je sursoyais, nous sursoyions, passé simple je sursis, nous sursîmes, fut. je surseoirai, cond. prés. je surseoirais, impér. sursois, sursoyons, sursoyez, subj. prés. que je sursoie, subj. imp. que je sursisse (inus. selon ROB. 1985), part. prés. sursoyant, part. passé sursis, -ise. Étymol. et Hist.Ca 1130 absol. « s'abstenir » (Lois Guillaume le Conquérant, éd. J. E. Matzke,50: sursera); 1347 sourseoir (de) « différer, suspendre momentanément » (A.N. JJ 74, f° 7 r° ds GDF. Compl.); puis 1636 surseoir à « id. » (MONET); 1462 trans. « id. » (Lettre de Louis XI, éd. J. Vaesen, t. 2, p. 54). Dér. de seoir; préf. sur- d'apr. le lat. supersedere « être assis ou posé sur » et au fig. « s'abstenir de », « remettre », dér. de sedere, v. seoir, préf super- marquant la position supérieure. Cf. en m. fr. les formes susceir « id. » 1485 (Compte de Jean de la Croix, Arch. de Mons ds GDF.: susceyr), surséder fin XVe s. (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 275) et au XVIe s. sursoyer, v. GDF. Compl. et HUG. mais aussi la forme empr. superseder, v. HUG. — 1636 (MONET, s.v. surseoir). Fréq. abs. littér.:43.
DÉR. Surséance, subst. fém., jur., vx. Fait de surseoir; suspension momentanée (de quelque chose); temps durant lequel on surseoit. Synon. sursis. Les arrêts de surséance, tant de fois reprochés à l'administration de la caisse d'escompte, n'ont jamais été sollicités par elle (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 224). [La noblesse] résolut de demander au roi la surséance, et par suite la suppression du droit annuel dont le bail allait finir (THIERRY, Tiers État, 1853, p. 165). Lettres de surséance. Lettres obtenues du sceau et qui accordaient un délai à un débiteur pour le paiement de la dette, pour les poursuites en justice. Pour qui sont tous ces privilèges en matière judiciaire, les attributions, les évocations, les lettres de surséance, etc., avec lesquels on décourage ou l'on ruine sa partie adverse? (SIEYÈS, Tiers état, 1789, p. 57). — []. Ac. 1718: surseance, dep. 1740: -séance. — 1re attest. 1372 (Ordonnances des rois de France, t. 5, p. 524); de surseoir d'apr. séance. Cf. au XVIe s. sursoyement « id. » (MONLUC, Lettres, 124 - IV, 373 - ds HUG.).
BBG. — TLF. Notes de lexicogr. crit. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1987, t. 25, n° 1, p. 281.surseoir [syʀswaʀ] v. tr.CONJUG. je sursois, tu sursois, il sursoit, nous sursoyons, vous sursoyez, ils sursoient; je sursoyais, nous sursoyions; je sursis, nous sursîmes; je surseoirai; je surseoirais; sursois, sursoyons, sursoyez; que je sursoie; que je sursisse (inusité); sursoyant; sursis.ÉTYM. Fin XIe, « s'abstenir, se dispenser de »; de sur-, et 1. seoir, d'après lat. supersedere.❖1 V. tr. dir. (Déb. XIIIe). Vx. Remettre pour un temps. ⇒ Différer, suspendre. || Surseoir un jugement.2 V. tr. indir. (1636). Dr. ou littér. || Surseoir à : attendre l'expiration d'un délai pour procéder à. ⇒ Différer, reculer, remettre. || Surseoir à l'exécution, au jugement, aux poursuites. || Le tribunal sursoit à prononcer son jugement. || Il (cit. 37) sera sursis à l'application… || Surseoir à son départ… — Absolt. || Il faut surseoir.1 L'humanité, quand elle est fatiguée, consent à surseoir; mais surseoir n'est pas se reposer.Renan, l'Avenir de la science, Œ. compl., t. III, p. 1026.2 Il (…) me déclara sans ambages le but de sa visite (…) qui était de me prier de surseoir à la publication de certain livre que François Le Grix lui avait dit être imminente (…)Gide, Journal, 21 déc. 1923.➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.❖CONTR. Hâter, précipiter. Avancer.DÉR. Surséance, sursis.
Encyclopédie Universelle. 2012.